Parfois, nos émotions sont comme une mer tranquille, lisse, sans vagues. La navigation est facile. Et d’autres fois, c’est la tempête, le déluge. On peut même perdre nos repères.
Pour éviter le plus possible de déverser notre trop-plein d’émotions sur notre entourage, particulièrement sur notre enfant, une première étape s’impose: observer et reconnaître ce qui se passe en nous. S’arrêter pour se permettre de vivre nos émotions. Ensuite, on est plus en mesure de trouver des solutions adaptées… et de retrouver notre équilibre.
Ça s’appelle l’autorégulation.
L’autorégulation: un superpouvoir à développer
Savoir réguler nos émotions apporte un double bienfait à nos enfants. Ils et elles auront:
- un parent plus disponible pour les écouter et les comprendre;
- un modèle à suivre pour gérer leurs propres émotions.
Plus on arrive à reconnaître et à comprendre nos émotions, qu’elles soient agréables ou désagréables, plus l’autorégulation devient naturelle et efficace. On apprend à se connaître, et nos enfants en récoltent les fruits.
On prend une grande respiration!
Quand nos émotions se bousculent, on gagne à prendre du recul par exemple en respirant profondément, en comptant jusqu’à 10, en sortant de la pièce ou en allant prendre l’air si possible. On essaie de ne pas réagir sur le coup tant qu’on ne sent pas qu’on maîtrise nos émotions. On attend d’être capable de s’exprimer de façon respectueuse envers nos enfants et les autres. Ce n’est pas facile au début, mais notre cerveau d’adulte est plus mature que celui de nos enfants. C’est à nous de donner l’exemple.
On réagit mieux quand on est plus calme
Crier et se fâcher contre son enfant n’améliore pas la situation. De manière répétée, ce type de pratique parentale peut nuire au développement de l’enfant, par exemple en nuisant à son estime personnelle ou en contribuant à son anxiété.
Quand les enfants ont des comportements qui dérangent, qu’on juge inappropriés, il faut essayer de comprendre le besoin qui se cache derrière.
Ont-ils ou ont-elles faim? Ont-ils besoin d’attention? De repos? De se sentir en sécurité? De stabilité? De plus d’autonomie?
Repérer ses signaux d’alarme
Notre corps et notre tête nous envoient des signaux d’avertissement qu’il faut écouter. En y prêtant attention le plus tôt possible, on peut réagir et éviter l’épuisement.
Les signaux peuvent prendre différentes formes:
- Notre santé mentale: anxiété, irritabilité, tristesse, difficultés de concentration, sentiment de vide, d’être en surcharge ou de ne pas s’épanouir comme parent;
- Nos comportements: impatience inhabituelle, cris et/ou pleurs plus fréquents;
- Notre santé physique: troubles du sommeil, tensions musculaires, maux de tête ou de ventre, épuisement;
- Notre relation avec notre enfant: sensation de détachement, envie réduite d’interagir.
Il est important de faire la différence entre une mauvaise période et un déséquilibre plus profond.
On vit une journée difficile ou une semaine chargée? C’est normal et passager. On peut alors parler à quelqu’un, prendre l’air, s’accorder un moment de repos. Par contre, si ces signaux persistent dans le temps, c’est le moment d’aller chercher du soutien auprès d’une personne de confiance ou d’avoir recours à du soutien professionnel.
Tous les parents ont besoin de soutien à un moment ou un autre.
Ce n’est pas une faiblesse de demander de l’aide. Au contraire, ça démontre qu’on comprend la situation et nos limites. C’est une occasion d’apprendre et de nous améliorer.
Conseils pour mieux gérer ses émotions
Chaque parent doit trouver ce qui fonctionne le mieux pour lui.
- Je fais des pauses quand j’en ai besoin. En tant que parent, il est important de s’accorder des moments de répit. Même 10 ou 15 minutes de pause peuvent faire une différence. Obtenir de l’aide d’un ou une proche pour garder les enfants ou utiliser des services comme les haltes-garderies peut aussi permettre de retomber sur ses pieds.
- Je trouve des stratégies pour me défouler au besoin. Par exemple, aller courir, mettre de la musique, écrire, dessiner, etc.
- Je communique, je m’explique, je m’excuse au besoin et je rétablis les ponts. C’est important pour toutes les relations familiales. Même avec les très jeunes enfants, on peut s’excuser et s’expliquer avec des mots simples: «Maman est désolée de t’avoir parlé fort. J’étais fatiguée, mais ce n’était pas correct.»
- Je ralentis le rythme. Ralentir, c’est une façon de reprendre contact avec nous-même, de se prioriser et de redécouvrir les petits bonheurs. Les tâches et les activités non essentielles? Elles attendront.
- Je regarde en avant! Inutile de se juger lorsqu’on fait face à des défis ou un conflit avec notre enfant. L’important? Apprendre de ces expériences et se rappeler que tout finit par passer.
Trouver des ressources
Il existe plusieurs ressources et outils pour nous aider lors des moments plus difficiles. On peut consulter la section Ressources pour les découvrir.
«Ma voisine semblait impatiente avec son garçon, alors je lui ai demandé comment elle allait. Elle manque de temps, alors j’offre à Matteo de “m’aider” à jardiner. Sa maman peut respirer un peu!»